André Rozay est un peintre et modeleur céramiste, « potier imagier et animalier », reconnu comme l’un des pionniers de la céramique moderne à La Borne.

 

Né près de Vierzon dans une famille modeste, il travaille dès l’âge de 11 ans et se forme parallèlement au dessin en suivant des cours du soir. Attiré par l’illustration animalière et le travail de sculpteurs comme François Pompon, il se tourne d’abord vers la céramique, passant son CAP et étudiant brièvement aux Beaux-Arts de Paris avant de revenir travailler en usine.

 

Durant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint La Borne pour échapper au STO, où il rencontre Jean Lerat et travaille dans l’atelier d’Armand Bédu pour le collectionneur François Guillaume.

 

À La Borne, il poursuit son apprentissage dans l’atelier d’Alphonse Talbot, dont il devient propriétaire en 1958. Avec sa femme Lulu Rozay, il s’initie aux techniques locales : grès de la région, émaux à base de cendre et cuisson au bois dans le four de Sèvres.

 

Fidèle à la figuration, son style évolue du réalisme vers une expression plus épurée et parfois engagée, illustrée par des œuvres telles que Supplique pour les arbres que l’on coupe, La Faim ou Les Chevaux de l’Apocalypse. Nicole Crestou le qualifie d’« imagier-potier » en raison de la variété de ses créations, alliant motifs animaliers, figuratifs et symboliques.Engagé dans la vie de son village, André Rozay contribue à la création de l’amicale des potiers de La Borne en 1962, qui deviendra en 1971 l’association des potiers de La Borne et, plus tard, l’Association Céramique

 

La Borne, célébrant son 50e anniversaire en 2021. Il est également à l’origine de la fondation du musée de la Poterie traditionnelle dans l’ancienne chapelle du village, ouvert et animé depuis plus de trente ans par Lulu Rozay.

 

Son œuvre et son engagement ont façonné La Borne comme un lieu majeur de la céramique contemporaine en France.